Au cœur d’un illuminé boisé,
Reclus en silence dans une clairière,
Un jeune garçon, la tête aux vergers,
Cueille l’émeraude et quitte sa chair
Vogue son esprit dans un azur vanille,
Traverse une pluie de trèfles au vent turquoise.
Ses yeux rêvent des plus jolies filles,
Il s’amourache de leurs chastes idées grivoises.
Danse sur les cotons de nuages de perles,
Vrilles et plongeons couronnés d’ivresse.
L’horizon l’éblouit, sa caresse l’ensorcelle.
Son cou jubile de ne plus être en laisse
Puis le turquoise s’estompe, les trèfles retombent,
L’enfant redescend et quitte les jolies jeunes filles.
Allège, il pose pied dans un autre monde
Tout aussi euphorique que ses dernières vrilles.
De brillantes lueurs vertes le guide vers un pavé
Serti de milliers de ces pierres au jade miroitant.
Les arbres à l’écorce précieuse sont tous chargés
De fruits d’émeraudes au nectar verdoyant.
Une brise sucrée lui insuffle des fourmillements
Et le jeune garçon devient un jeune elfe.
Il hurle ses poésies aux vergers et au vent,
Et de ses doigts touche l’Idéal, devient un nef.
Toute la nuit durant, la musique l’emporte
En une danse nuptiale avec le ciel.
Fidèle époux qui sait comment faire en sorte
Que dure la passion de ce doux rituel.
L’elfe joue alors une dernière fois de sa flûte de pan,
Et salut les vergers en retournant à la verte pluie.
Son retour par les cieux est alors des plus somnolents
Puisqu’il rêve déjà des gemmes et des jeunes et jolies.
La turquoise mistral le borde dans ses draps,
Puis le quitte en une douce bise.
L’elfe reprend alors la forme qu’il se doit,
Puis rêve de ses nouvelles promises
La tête pleine de trèfles et de rires,
Il caresse déjà l’idée de recueillir l’émeraude.
Dhyluiel Gamacha